Le Népal a annoncé qu'en un peu moins d'une décennie, le nombre de tigres avait quasiment doublé sur son territoire. Le WWF et Leonardo DiCaprio, impliqués dans la conservation de ces animaux, se sont félicités de ce résultat.
Un tigre du Bengal (Panthera tigris tigris)
Les nouvelles concernant la conservation animale ne sont généralement pas bonnes. Le gouvernement népalais a cassé cette triste monotonie en annonçant en septembre 2018 que le nombre de tigres du Bengal (Panthera tigris tigris) sur son territoire a quasiment doublé. Le pays asiatique a mené une campagne de recensement national à l'aide entre autres de pièges photographiques et d'analyses de terrain entre novembre 2017 et avril 2018 dans la région de l'arc du Terai qui comprend plusieurs écosystèmes et est partagée par le Népal et l'Inde voisine.
"Protéger les tigres est une priorité absolue du gouvernement"
"Le Népal a annoncé qu'il compte désormais une population de tigres estimée à 235 individus, soit près du double des 121 individus recensés en 2009", s'est enthousiasmé le WWF (Fonds mondial pour la nature) dans un communiqué. L'objectif pour ce pays comme pour 12 autres représentants de l'aire de répartition naturelle de ces animaux, est de doubler la population sauvage d'ici 2022. Le pays d'Asie du Sud est en bonne voie et pourrait ainsi devenir le premier à respecter l'objectif. "Notre engagement pour le Programme mondial de restauration des populations de tigres gagne du terrain, avec un nombre croissant de tigres au Népal et une mise en oeuvre réussie du Plan d'action népalais pour la sauvegarde du tigre. Protéger les tigres est une priorité absolue du gouvernement et nous sommes reconnaissants du soutien de nos partenaires, des organismes en charge de l'application de la loi et de la communauté internationale, engagés dans un but commun", a déclaré Bishwo Nath Oli, le secrétaire du Ministère des Forêts et de l'Environnement au Népal.
Leonardo DiCaprio, membre du CA du WWF US et Président de la Fondation Leonardo DiCaprio s'est aussi félicité de cette nouvelle : "l'augmentation importante de la population des tigres au Népal est la preuve que lorsque nous travaillons ensemble, nous pouvons sauver la vie sauvage de notre planète – et même des espèces menacées d'extinction". "Je suis fier du partenariat entre ma Fondation et le WWF pour soutenir le Népal et les communautés locales à doubler la population de tigres sauvages" a également tweeté la star américaine.
Une espèce encore fragile
Les tigres (Panthera tigris) souffrent de diverses menaces dont le braconnage qui sert à alimenter un trafic illégal de parties de félins généralement utilisées dans la médecine traditionnelle. En outre, ces animaux ont perdu 93% de leur aire de répartition naturelle en quelques décennies à cause de la destruction et la fragmentation de leur habitat par les activités humaines (exploitation forestière, agriculture ou encore urbanisation). Cette promiscuité entre humains et tigres donne lieu à des conflits. "En effet, le tigre qui n’a pas suffisamment de proies pour se nourrir - soit parce que l’homme chasse les même proies, soit parce que l’habitat est si dégradé que les proies font défaut - doit se tourner vers le bétail domestiqué dont dépend la survie de nombreuses communautés villageoises", explique sur son site le WWF. Souvent, l'animal est tué en représailles. Pour réduire ces conflits, des chercheurs ont détourné un outil de criminologie de son utilité principale afin qu'il permette de connaître les zones où les risques de rencontre entre humains et tigres sont les plus élevés.
Par
Anne-Sophie Tassart le
26.09.2018 à 09h00