Angkor est de loin l’un des sites historiques les plus grands et monumentaux du monde.
Classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, l’ancienne capitale des Khmers regorge de nombreux témoignages historiques précieux. Les choses à voir sont tellement nombreuses qu’on ne sait plus trop où donner de la tête ! Voici donc une liste des principaux monuments de la partie centrale d’Angkor, qui, nous l’espérons, vous aidera à mieux comprendre la grandeur et la richesse historique du site.
L'EMPIRE KHMER, LA GRANDEUR D'UNE CIVILISATION
L’histoire de l’Empire Khmer s’étale sur 6 siècles, du 9eme siècle au 15eme.
Très tôt dans leur histoire, les rois Khmers ont développé le système de Baray. Ce système est encore aujourd’hui, utilisé et considéré comme un aménagement très avancé et au rôle majeur dans le développement de l’Empire.
Les barays étaient de gigantesques réservoirs afin de stocker l’eau de pluie et celle du lac Tonle Sap, couplés avec un système d’irrigation avancé, pour permettre un approvisionnement en eau constant même pendant les saisons sèches.
Rappelons que ce système a été créé dès les commencements de l’Empire, avec par exemple le Baray Oriental (7,5km sur 1,8km) construit durant le règne de Yasorvarman Ier (889-915), qui est aussi le roi ayant décidé d’Angkor comme capitale royale.
Notamment grâce à ce système d’irrigation qui assurait la richesse et la survie du peuple, l’Empire a conquis de nombreux territoires. A son apogée, l’Empire Khmer s’étalait sur les actuels Cambodge, Laos, Thaïlande, une partie du Vietnam, une partie de la Birmanie et une partie de la Malaisie.
Les richesses générées par le commerce international entre ces nombreux territoires ont ainsi permis aux rois Khmers de construire les monuments gigantesques que l’on connait aujourd’hui à la gloire de leur propre règne et de l’empire.
Malgré cette histoire riche et longue, on ne sait en réalité que peu de choses sur l’Empire Khmer, les premiers écrits européens le décrivant datent du 16eme siècle uniquement et la presque totalité des traces écrites de l’Empire ont été détruites soit durant les invasions, soit par l’usure du temps.
Abandonnée à la jungle pendant de nombreuses années, Angkor reste donc le seul témoignage de cette brillante civilisation.
ANGKOR CENTRAL
Pour cet article, nous allons nous intéresser à la partie la plus connue d’Angkor, la partie centrale, comprenant le temple de Angkor Vat et la ville de Angkor Thom.
Les religions officielles de l’Empire Khmer se succédèrent entre hindouisme, bouddhisme mahayana et bouddhisme theravada (approche « simplifiée » du bouddhisme). Ainsi, les temples sont le reflet de ces différentes influences et si vous êtes un expert, vous pourrez remarquer les traits caractéristiques des religions dans l’architecture des temples.
Angkor Vat ou Angkor Wat (initialement hindouisme)
Angkor Vat est le plus grand, le mieux préservé et le plus célèbre des temples du site.
Il a été construit au 12eme siècle par le roi Suryavarman II, au départ dédié à l’hindouisme, puis au bouddhisme. Occupé et entretenu depuis sa création par une présence religieuse et humaine, le temple a mieux survécu à l’usure du temps que d’autres abandonnés du complexe d’Angkor.
Son architecture et sa taille sont tout bonnement époustouflants : le mur formant l’enceinte principale mesure de 800 à 1 000 mètres de long, et le fossé censé représenter les océans du monde mesure 200 mètres de large. Les 5 tours, hautes de 55 mètres, qui dominent la scène sont censées représenter les 5 sommets du Mont Meru, montagne sacrée dédiée à la divinité hindoue Shiva. De magnifiques bas-reliefs et gravures décorent les sanctuaires intérieurs et décrivent diverses scènes épiques de la mythologie hindoue telles que le Ramayana et le Mahabharat. La galerie extérieure possède le plus long bas-relief du monde. Véritable prouesse artistique et architecturale, c’est aussi une représentation de l’avancée du système des barays dont nous parlions plus tôt.
Fierté nationale, patrimoine mondial, symbole religieux et attraction touristique, Angkor Vat est si important pour le pays qu’il est la figure centrale du drapeau du Cambodge.
Ta Prohm (bouddhisme mahayana)
Vous connaissez surement ce temple grâce aux nombreuses photographies des racines d’arbres envahissant le bâtiment.
Ne vous fiez pas à cette négligence apparente, de nombreux aménagements ont été nécessaires afin de préserver cet aspect et autoriser l’accès aux nombreux touristes. Ce temple s’étale sur environ 60 hectares et a été construit sous le règne du roi bâtisseur Jayavarman VII (r. 1881 à 1901 environ), en tant que monastère bouddhique, mais aussi comme université.
Phnom Bakheng (initialement hindouisme)
Phnom Bakeng est le premier temple d'Etat construit à Angkor, devenue capitale royale sous le règne de Yasovarman Ier.
La construction de ce temple a nécessité de raser une partie de la colline (phnom) et de construire une douve pour alimenter la ville et ce temple imposant.
Construit en 900 environ, il ne reste que peu de traces de la magnificence du temple, mais vous pourrez encore gravir les monumentaux escaliers sur la colline et profiter d’une belle vue sur le coucher de soleil et Angkor Vat.
Baksei Chamkrong (hindouisme)
Ce temple situé sur le trajet entre Angkor Vat et Angkor Thom est peut-être moins impressionnant que les autres, mais sera un lieu calme ou vous pourrez prendre une pause de la constante foule de touristes.
Selon la légende, le roi fut sauvé lors d’une attaque sur Angkor par un grand oiseau qui ouvrit ses ailes pour protéger son roi ; le nom du temple peut donc être traduit par « l’oiseau qui protège sous ses ailes ».
Construits durant le 10eme siècle, les escaliers du temple sont assez ardus mais vous pourrez profiter d’une jolie vue (au calme !) bien méritée.
ANGKOR CENTRAL
Angkor Thom
Angkor Thom est la cité royale construite par le roi bouddhiste Jayavarman VII.
Le Baphûon (hindouisme puis bouddhisme)
Situé entre le Palais Royal et le Bayon, le Baphuon est le plus grand des temples montagnes du site d’Angkor.
Construit vers 1060 durant le règne de Udayādityavarman II (r. 1050 à 1066), il était connu comme « la montagne d’or ». Il a été construit pour honorer le Mont Meru qui est une montagne sacrée de la religion hindouiste.
Le Baphuon a la particularité d’avoir été modifié durant le 15eme siècle pour être converti au bouddhisme mahayana. Une partie du temple original a été démolie, des ornements et symboles bouddhiques ont été ajoutés, dont une impressionnante statue de Bouddha couché.
Le Bayon (bouddhisme puis hindouisme)
Construit durant le 13eme siècle sous le roi Jayavarman VII (décidément), le Bayon est également un monument très connu du site d’Angkor.
Son nom signifie « la montagne magique » et c’est également un temple-montagne sur trois étages à l’image du Mont Meru. L’atmosphère y est unique, grâce aux très nombreuses images de visages de Bouddha qui semblent regarder le visiteur. Le temple a d’abord été construit pour le culte bouddhique, puis converti à l’hindouisme, c’est pourquoi beaucoup d’images de Bouddha ont été détruites, malgré les efforts de restauration.
C’est un temple de 3 étages et 43 m de haut, les étages inférieurs du Bayon sont un panthéon consacré aux dieux Khmers du début de sa construction à une époque de transition entre l'hindouisme et le bouddhisme. A l'étage supérieur, on remarque que Bouddha est mis à l'honneur. De fabuleux bas-reliefs de 1 200m de long, représentant plus de 11 000 personnages sculptés, tapissent le Bayon ainsi que de très grandes fresques relatant les combats et batailles navales entre les Khmers et les Chams, sans oublier les fresques relatant la vie quotidienne.
Phimeanakas (hindouisme)
Son nom veut littéralement dire « char céleste », ce qui serait peut-être une évocation à la forme du temple. Temple hindouiste construit sous Rajendravarman II (r. 944 à 968), il a été modifié par Suryavarman Ier pour lui servir de temple particulier.
Il est actuellement en assez mauvais état, même s’il reste évocateur de la grandeur de la civilisation Khmer, au même titre que les autres lieux du site.
La terrasse des éléphants
On pense que la célèbre Terrasse des Eléphants a été construite sous le règne de Jayavarman VII, en tant que terrasse d’apparat royale.
Surplombant Angkor, le roi pouvait admirer défilés militaires et spectacles. Les bas-reliefs décrivent des scènes de chasse tandis que tout le long des hauts reliefs est consacré à des représentations d’éléphants.
La terrasse du roi lépreux
Etablie comme la Terrasse des Eléphants sous le règne de Jayavarman VII, on ne sait pas encore exactement à quoi servait cette terrasse.
Elle doit son nom à une des statues que l’on a attribuée au roi Yasovarman, apparemment mort de la lèpre. Composée de plusieurs dizaines de petites statues bien conservées, c’est à voir absolument à Angkor.
Preah Palilay (bouddhisme)
Pourtant pas le temple le plus ancien du site (construit entre le 13eme et 14eme siecle), la tour du sanctuaire Preah Palilay est une des nombreuses victimes du temps.
Pourtant, l’ambiance est magique et reposante. C’est, comme Baksei Chamkrong dont nous parlions au début de l’article, un site moins visité que ceux plus imposants où vous pourrez un instant éviter les autres touristes.
Preah Pithu
Preah Pithu est un ensemble de 5 temples dont l’histoire reste encore très méconnue de notre civilisation d’aujourd’hui.
Il n’y a pas forcement de lien particulier entre les temples, qui n’ont pas été construits ni à la même époque, ni pour le même culte, l’un étant un temple pour le culte bouddhiste et les autres pour le culte hindouiste. Leur mauvais état limite les avancées dans les recherches des historiens, mais vous aurez plaisir à profiter de l’atmosphère sereine qui règne aux alentours.
Prasat Suor Prat
On ne sait encore pas exactement à quoi servaient ces 12 tours, mais ce qui est sûr, c’est qu’elles forment un beau paysage à l’entrée d’Agkor Thom.
Leur nom signifie « tours des funambules ». C’est pourquoi une légende raconte que des cordes reliaient le sommet des tours entre elles pour la performance des acrobates.
On dit aussi que si un conflit entre deux personnes ne pouvait être résolu, on enfermait les protagonistes dans une tour. A leur sortie, on reconnaissait le coupable car il était malade et l’innocent car il était en bonne santé.
NOS RECOMMANDATIONS PRATIQUES
Nous nous arrêterons ici pour ce premier article de présentation des merveilles d’Angkor avec quelques recommandations pour apprécier au mieux votre visite.
Prévoyez plusieurs jours de visite :
Le site est très (très) grand et l’objectif n’est pas de courir partout pour tout voir, mais bien de profiter de l’atmosphère exceptionnelle !
Ne faites pas tout à pied :
Même si vous avez bien prévu plusieurs jours de visite, prévoyez de prendre un tuk tuk entre les différents monuments, ou au moins pour votre retour pour éviter de vous perdre à la tombée de la nuit.
Regardez bien la météo :
Si malheureusement pour vous il pleut, prenez des chaussures confortables qui adhèrent bien au sol ; certains lieux, escaliers, sentiers peuvent devenir glissants.
S’il fait chaud, Angkor est un site très exposé au soleil avec relativement peu de zones d’ombre, donc emportez avec vous de quoi vous hydrater avec aussi crème solaire, lunettes de soleil, chapeau etc. Repérez bien les points de vente d’eau en bouteille, cela vous servira surement si vous avez épuisé vos réserves.
Soignez votre tenue :
Le site d’Angkor est un site religieux, il faut donc éviter les vêtements très courts, même avec une chaleur écrasante !
Préférez une visite avec un guide local :
Ainsi, vous pourrez avoir toutes les histoires et détails de temples et du cote plus pratique, vous paierez probablement moins cher aux restaurants et autres points de vente.
Nous espérons qu’Angkor vous passionnera désormais autant que nous ! Cet article présentait « seulement » la partie centrale d’Angkor et aura donc une suite pour encore d’autres merveilles à visiter !
À bientôt avec Mandarin Road Voyages !