Ier siècle av. J.-C. : Les Pyu établissent des cités-états au centre du pays.
VIe siècle : Les Môn s’installent dans les plaines côtières fertiles qui s’étendent du delta de l’Irrawaddy jusqu’à l’ouest du Cambodge.
VIIIe/IXe siècle : Les Mongols originaires de l’est de l’Himalaya envahissent le Myanmar, et supplantent les Pyu au cœur du Myanmar.
1044 : Anawrahta, premier roi fondateur de la dynastie et du royaume de Bagan, réalise pour la première fois l’unité de la Birmanie. Il introduit le bouddhisme Theravada avec l’aide d’un moine missionnaire de Thaton : Directions. A cette période, Anawrahta développe l’agriculture, règne sur l’Arakhan, le pays Shan et le royaume Mon. Le pali devient la langue sacrée religieuse et le môn la langue littéraire de la Birmanie. Ses oeuvres de mérite les plus connues sont la Shwezigon, Shwesandaw et Lokananda. L’âge d’or de Bagan durera jusqu’au 13e siècle.

1364 : Les Shan fondent le royaume d’Ava, à proximité de l’actuelle Mandalay. Sur la côte ouest, les Rakhine (ou Arakanais) fondent Mrauk U (Myohaung), royaume bouddhiste qui rivalise avec Bagan.
1369 : Fondation de Bago.
1430 : Mrauk U devient la capitale du nouveau royaume d’Arakan.
1472 : Accession au trône de Dhammazedi, considéré comme le plus grand des rois de Pegu. Développement du bouddhisme et premiers contacts avec l’Europe.
1550 : Avènement de Bayinnaung, puis de Taungoo. La dynastie va parvenir à réunir le pays. Au 18ème siècle, alors que les Français, Hollandais et Britanniques se battent pour le contrôle de l’Asie du Sud-Est, la dynastie Taungoo disparaît à la suite d’une révolte Môn soutenue par les Français.
1819 : Les Britanniques déclarent la guerre aux Birmans. Aux termes du traité de Yandabo, un « résident " britannique prend le contrôle de plusieurs régions.
1852 : Deuxième guerre anglo-birmane. Le Bas-Myanmar (et ses immenses réserves de teck et de riz) devient province de l’empire des Indes.
1885 : Les Anglais s’emparent de Mandalay et du Haut-Myanmar et annexent le pays à l’Inde britannique. Les Indiens, traditionnellement méprisés par les Birmans, viennent s’installer en masse dans le pays.
1937 : La Birmanie devient une colonie britannique.

1942 : Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Japonais pénètrent dans le pays et lèvent l’Armée Nationale Birmane, menée par Aung San (futur « père fondateur » de la Birmanie indépendante) contre les Anglais dans un premier temps et proclament son indépendance. Vers la fin de la guerre, l’Armée Nationale s’allia aux Britanniques pour expulser les Japonais.
1948 : Le 4 janvier, la Birmanie devient indépendante et quitte le Commonwealth. Le nouveau gouvernement de U Nu se trouve confronté à la désintégration du pays, aux mains de divers groupes rebelles : tribus montagnardes, communistes, musulmans du Rakhine, Mon, armées privées, dacoits, force chinoise anticommuniste, mutins en tous genres ...
1962 : Ne Win, à la tête d’un gouvernement militaire, prit le pouvoir et imposa un régime socialiste. La politique de « la voie birmane vers le socialisme » se traduisit par de nombreuses nationalisations (jusqu’aux commerces de détail) et l’expulsion en masse des Indiens et Chinois (près de 250 000).
1974 : Les manifestations des opposants se multiplient. Nouvelle constitution. Ouverture au tourisme. Le pays prend le nom de République socialiste de Birmanie.
1988 : Suite à des manifestations en faveur de la démocratie, Ne Win se retire en juillet. En septembre, un coup d’État amène au pouvoir le SLORC, Conseil d’État pour la Restauration de la Loi et l’Ordre, qui instaure la loi martiale. Le LND (Ligue Nationale pour la Démocratie) coalition d’opposition, se rallie autour de Aung San Suu Kyi, fille charismatique de Aung San, qui sera assignée à sa résidence en 1989.
1989 : Le pays prend le nom d’Union de Myanmar et Aung San Suu Kyi est assignée à sa résidence.
1990 : Victoire écrasante du parti d’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie. Le SLORC refuse la tenue de la convention de l’Assemblée du peuple et poursuit sa politique de répression et de nettoyage ethnique.
1991 : Aung San Suu Kyi reçoit le prix Nobel de la Paix.

1995 : Aung San Suu Kyi est libérée. Entre-temps, le SPDC (Conseil National pour la paix et le développement) (ex-SLORC) poursuit sa politique de répression : violations des droits de l'homme, arrestations arbitraires, tortures, déplacements forcés de populations ...
1999 : Ouverture de plusieurs nouveaux postes frontières avec la Chine et la Thaïlande. Deux Etats restent fermés à l'étranger.
2000 : En octobre s'ouvrent des pourparlers entre la junte et Aung San Suu Kyi.
2001 : Devant la pression internationale, la junte rend illégal le travail forcé ...
2002-2003 : Aung San Suu Kyi, arrêtée en septembre 2000, est remise en liberté en mai 2002, et est de nouveau assignée à résidence un an après.
2005 : La ville de Rangoon, avec ses 5,3 millions d'habitants, forme une grande métropole peuplée de Birmans et d'ethnies minoritaires. La majorité des habitants est hostile au régime militaire qui gouverne le pays. C'est pourquoi, afin d'assurer ses arrières et sa sécurité, le gouvernement a commencé à déplacer les bureaux de l'administration centrale de Rangoon vers l'ancienne capitale britannique, Pyinmana. Cette ville, de près de 85 000 habitants, est située à quelque 380 km au nord de Rangoon, dans une zone étroite entourée de montagnes. Afin de minimiser les coûts, seuls les principaux ministères (Intérieur, Défense, Affaires étrangères, Transports, Énergie, Agriculture, Information, etc.) et le gouvernement lui-même sont transférés Pyinmana.
2006 : Inauguration en mars de la nouvelle capitale Naypyidaw et rapprochement de plus en plus marqué avec la Chine.
2007 : Prorogation du maintien en résidence surveillée d’Aung San Suu Kyi. Signature d’un accord avec la Russie pour la construction d’un centre de recherches nucléaires en Birmanie. Importantes manifestations des moines bouddhistes en septembre ("révolution safran"), réprimées dans le sang.

2008 : Le cyclone Nargis frappe durement la région du delta en mai. Le régime birman freine l’aide internationale. Les moines bouddhistes sont particulièrement actifs pour l’aide intérieure. Bilan estimé : 138 000 morts.
Cela n’empêche pas la junte d’organiser un référendum sur une nouvelle constitution, approuvé par 92,4% des électeurs. L’opposition dénonce des irrégularités et fraudes massives. La nouvelle constitution confirme la place des militaires au gouvernement et écarte Aung San Suu Kyi du jeu politique, mais promet des élections pour 2010.
2010 : Début d’ouverture.
En mars, le régime annonce que les élections auront lieu en novembre, que les moines n’auront pas le droit de voter et que les partis ayant des dirigeants en prison ne seront pas reconnus. En conséquence, Aung San Suu Kyi annonce que son parti, le LND, boycottera les élections. En mai, la junte annonce donc la dissolution de ce parti et les Etats Unis la poursuite des sanctions. Des dissidents de ce parti créent un nouveau parti, la NDF (Force Nationale Démocratique) qui participera aux élections.
2011 : Tout s’accélère ! Aung San Suu Kyi demande la libération des prisonniers politiques, condition pour obtenir la levée des sanctions internationales.
Le 29 mars, la junte s’auto-dissout.
2012 : Début de démocratie, mais pas pour tout le monde. La LND est autorisée à mener une campagne électorale en vue des élections partielles. Des observateurs étrangers seront présents à ces élections.
Elections partielles le 1er avril. La LND recueille les 40 sièges à pourvoir. Aung San Suu Kyi est élue avec 82% des voix de sa circonscription (Kahwmu).
L’Union Européenne suspend ses sanctions pour un an (sauf l’embargo sur les armements) et les Etats Unis assouplissent les leurs et nomment un ambassadeur en Birmanie.
En juin ; voyage de Aung San Suu Kyi en Europe : elle reçoit enfin son prix Nobel de la paix à Oslo. En septembre, elle se rend à Washington et rencontre Barak Obama et Hillary Clinton.
La situation des minorités ne s’arrange pas, en particulier pour les musulmans de l’Etat d’Arakan, les Royingyas (80 000 apatrides) : pogroms et état d’urgence à partir de juin ; camps de déplacés et boat people dans le golfe du Bengale.
Nouvelles offensives contre les Kachin au Nord et contre les Môns au Sud.
En décembre, un accord de cessez le feu est conclu avec les rebelles Shan du Sud, producteurs d’opium, dans le cadre de la lutte contre la drogue.

2013 : Voyages officiels en Europe et aux Etats-Unis de Thein Sein, les premiers d’un président birman en 60 ans. Quatre quotidiens privés sont lancés pour la première fois depuis un demi-siècle.
2014 : Des manifestations sont organisées par les extrémistes bouddhistes dans l’État d’Arakan. Ils demandent le départ des organisations humanitaires qui sont accusées d’aider « en priorité les musulmans ». Des manifestants bouddhistes attaquent les locaux de plusieurs organisations humanitaires. Une douzaine de bureaux d’ONG et de l’ONU sont détruits et plus de 300 travailleurs humanitaires sont forcés de fuir la région. Le gouvernement birman instrumentalise les tensions en vue des élections de 2015.
2015 : Adoption par le Parlement de quatre lois connues sous le nom de « lois sur la protection de la race et de la religion », qui contiennent de nombreuses dispositions discriminantes à l’encontre des femmes et des minorités religieuses. Avec 255 sièges sur 440 à la Chambre des représentants, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de l’opposante Aung San Suu Kyi remporte la majorité absolue aux premières élections législatives libres organisées depuis mai 1990 (la LND avait alors remporté le scrutin, mais les résultats avaient été annulés par la junte). Le PSDU (USDP) du président Thein Sein s’écroule avec 30 élus.
2016 : Le Parlement élit à la présidence l’ancien haut fonctionnaire Htin Kyaw, candidat proposé par Aung San Suu Kyi, la Constitution interdisant à cette dernière de se présenter. Htin Kyaw est le premier chef de l’État à ne pas être lié à l’armée depuis le coup d’État militaire de 1962. L’attaque de postes frontières revendiquée par un groupe armé jusqu’alors inconnu, l’Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) originellement connu sous le nom de l’Harakah-al-Yaqin, cause la mort de neuf gardes-frontières et provoque de violentes représailles de l’armée birmane, qui lance une opération de nettoyage ethnique à l’encontre de la population Rohingya dans l’Etat d’Arakan. L’armée bloque tout accès au nord-ouest de l’Etat. Plus de 87 000 Rohingya traversent la frontière avec le Bangladesh à la suite de ces événements.
2017 : Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme publie un rapport sur les atrocités perpétrées au nord de l’Etat d’Arakan à l’encontre des Rohingya, et conclut qu’elles semblent avoir été « généralisées ainsi que systématiques, indiquant la très probable perpétration de crimes contre l’Humanité. » La conseillère d’État et ministre des Affaires étrangères Aung San Suu Kyi s’exprime publiquement pour la première fois sur la crise dans l’Etat d’Arakan. Elle minimise son ampleur et affirme que les opérations de sécurité ont pris fin depuis le 5 septembre 2017.