LES DIFFERENTES ETHNIES EN BIRMANIE
La Birmanie se divise en sept régions administratives (Ayeyarwady, Bago, Magway, Mandalay, Sagaing, Tanintharyi et Yangon) et sept États (Chin, Kachin, Karen, Kayah, Môn, Rakhine et Shan). Chaque État ou division se subdivise en villages, communes et districts.
L’état birman, né des frontières que lui a laissées la Grande-Bretagne, compte 53 millions de personnes et englobe plus d'une centaine d'ethnies (135 ethnies recensées en 2008) dont les principales sont les Birmans (75%), les Shans (11 %), les Arakans ou Arakanais (6 %), les Karènes (5 %), les Môns (3 %), les Kachins (2,5 %), les Chins, les Karennis (Kayahs), les Lahus, les Rohingyas, les Gurkhas, les Padaungs, les Méos (Hmongs), les Nagas, les Akhas, les Lisaws, les Kadus, les Was, les Mokens (ou Mawkens), etc. Le pays compte aussi 150 000 Chinois et 800 000 Indiens.
Ces différentes ethnies peuvent être reparties en quatre groupes qui sont les Tibéto – Birmans, les Môn – Khmers, les Sino – Thaï et les Karen.
Les Tibéto – Birmans regroupent la majorité des Birmans et plus de trente autres groupes tribaux comme les Rackine, les Chin, les Kachin, les Lisu, les Lahu et les Akha.
Les Môn – Khmers se composent pour l’essentiel de Môn, vivant dans la région du golf de Martaban, ainsi que d’autres groupes plus petits résidant dans le nord comme les Inthas, les Palaung et les Wa.
Les Sino – Thais sont en majorité les Shan vivant dans le Nord.
Enfin, le groupe des Karen englobe les nombreuses tribus Karen et Kayah qui vivent dans la région frontalière avec la Thaïlande.
Les Birmans :
Les Birmans, appelés aussi Bamar (ou Burman) pour éviter toute confusion, descendent des Mongols et forment la majorité ethnique. Ils cristallisent l’hostilité de tous car ils sont les plus nombreux (75% de la population). Ils sont propriétaires de la majorité des terres et tiennent les rennes du gouvernement actuel. On les retrouve autour de Rangoon, dans le bassin de l’Irrawaddy, à Pegu, Magwe, Mandalay et Sagaing, mais aussi dans l’état d’Arakan, l’état Mon et le Tenasserim. 70% de la population vit dans ces territoires. Ces Birmans sont le plus souvent des riziculteurs, habitant des maisons sur pilotis en bois et en bambous à toit de chaume. Ils portent un vêtement drapé aux hanches et enduisent leur visage et leurs joues d’une poudre jaune, appelée le thanakha, provenant d’une écorce de l’arbre du même nom.

Les Môns :
Les Môns, autrefois groupe dominant, ont été supplantés par les Birmans. La plupart des autres groupes Môn – Khmers vivent dans la péninsule Indochinoise, au Vietnam, au Cambodge et au Laos.
En Birmanie, on les retrouve surtout dans les environs de Moulmein et de Pegu. Ils sont environ un million et leur culture s’assimile en grande partie à celle des Birmans. Ils ont été intégrés à l’Union du Myanmar depuis la prise de pouvoir par Ne Win en 1962. Bouddhistes fervents, ils suivent le calendrier Théravadin et vénèrent les nats. Dans leurs villages, généralement entourés de palissades, on trouve des monastères et sanctuaires dédiés aux nats.
Les Karens :
Les Karens sont 2 ou 3 millions à vivre en Birmanie mais sont dispersés sur le territoire. On distingue trois groupes : les Pwos que l’on trouve dans les deltas et les basses terres, les Sgaws, parmi lesquels on retrouve les Pa O, les Pa Kus ou Karens Blancs et quelques autres tribus des collines, et enfin les Bwes, auxquels appartiennent les kayahs, (ou Karens rouges) les Karens Noir, et quelques groupes isolés dans les montagnes.

Les Karenni :
Situés entre les Shan et les Karen, les Karenni partagent avec eux certaines coutumes et traditions, reconnaissent quelques ancêtres communs mais n’en sont pas moins un groupe culturellement et historiquement différent. Parlant le kayah ou ses différentes formes dialectales, les karenni doivent leur nom à la couleur de leur costume. Traditionnellement, les femmes karenni portent une robe courte et une pièce d’étoffe rouge couvrant le dos et le torse, retenue à la taille par une grande ceinture de coton blanc. Sous leurs genoux, elles portent des anneaux laqués et parfois des anneaux d’argent.

Les Arkanais et Rohingyas :
Deux groupes ethniques vivent dans l’Etat Rakhine, région côtière de l’ouest de la Birmanie: les Arakanais d’origine tibéto-birmane et de confession bouddhiste, et les Arakanais d’origine persane ou indienne, de religion musulmane pour la plupart (les Rohingyas).
Les bouddhistes revendiquent être les uniques héritiers historiques de l'Etat Rakhine. Peuple non reconnu par le régime birman, les Rohingyas, apatrides et persécutés, vivent confinés le long de la frontière avec le Bangladesh. Nombre d’entre eux ont fui pour trouver refuge dans ce pays.

L’etat Shan et les minorites ethniques :
L'état Shan, où se côtoient environ 35 groupes ethniques qui ont migré depuis le Laos et le Yunnan à des époques différentes, est le plus grand état de la Birmanie. Il possède une frontière commune avec la Thailande, le Laos et la Chine dans sa partie orientale (région de Kyaingtong / Kengtung).
Entourées de quelques cultures rizicoles, les minorités ethniques de l'Etat Shan oriental (Khun, Wa, Ann, Lahu, Lisu, Palaung, Akhe, Akha......) se sont établies près des rivières et sur les pentes escarpées des hautes collines couvertes de forêt qui entourent Kyaingtong.
Vivant pratiquement en autarcie au rythme de traditions parfois primitives, elles ne disposent pour l'essentiel que de ressources naturelles : cueillette, pêche, chasse et quelques animaux de basse cour.
Les minorités ethniques sont présentes sur le grand marché quotidien de Kyaingtong. Les Akha de la foret y vendent des larves d'insectes grillées très appréciées par la population locale, et tous se croisent dans une débauche de couleurs pour acheter ou échanger des marchandises, car le troc est encore largement admis dans cette région restée longtemps inaccessible.

Les femmes de la minorité Akhe sont habillées de noir et de longhis rayés, les Ann ont les dents teintées de noir, les Akha des montagnes sont parées de magnifiques coiffes et de vêtements finement brodés, et les femmes Palaung sont vêtues d'un longhi rouge et elles entourent leur taille avec des cerceaux en argent.
Dans sa partie occidentale (région de Hsipaw, Kalaw et Inlé), l'Etat Shan est parcouru par des montagnes de moyenne altitude verdoyantes, et par une multitude de jardins entretenus par les minorités ethniques. Elles cultivent des fleurs, le thé, le riz sauvage, les légumes, les agrumes et tous les cinq jours, elles parcourent les pentes des collines avec de grands paniers lourdement chargés pour vendre au marché les produits récoltés.
Les Shan, cousins ethniques des Thai, sont majoritaires dans la région. Premiers producteurs de fruits, de fleurs et de légumes du pays, ils sont souvent vêtus de manière occidentale, mais les nombreuses fêtes qui ponctuent la vie locale leur donnent l'occasion de porter le vêtement traditionnel composé pour les hommes d'un turban, d'une blouse et d'un pantalon large de couleur orangée.

Le vêtement traditionnel des femmes Taungyo se compose d’une robe sac sombre et rayée qu’elles portent avec des bracelets en cuivre autour des jambes et des avant-bras. Le port du costume est devenu rare chez les Taungyo, mais il est parfois possible de l'apercevoir au marché de Kalaw ou de Pindaya.
Les Palaung sont très nombreux dans la région de Kalaw. Ils sont d’origine Mon Khmere et les femmes portent un longhi rayé rouge foncé, un boléro à manches bleu ou vert bordé d’un liseré rouge et des cerceaux en bambou autour de la taille. Les Palaung vivent dans des villages de montagne et pratiquent la culture sur brûlis. Ils produisent du thé et cueillent les feuilles de Tanapet qui servent à la confection des cheroots, le populaire cigare traditionnel birman.

Les Intha qui sont originaires de la province côtière du Tanasserim (Sud du Myanmar), ont migré au lac Inlé entre le XIIème et le XIVème siècle.
Cultivatrices des fertiles jardins flottants du lac, les femmes Intha vendent également sur les marchés du poisson et les soieries et cotonnades qu'elles ont tissées.

Les Was sont une population tribale des hauts plateaux de la région shan, dans le nord-est de la Birmanie. Appartenant au groupe ethnolinguistique Môn-Khmer, les historiens attribuent aux Was d’être parmi les plus anciens habitants de la région, implantés depuis des siècles entre les fleuves de la Salween et du Mékong. Cette ethnie a une réputation redoutable puisque les Was étaient connus comme chasseurs de têtes humaines, puis ils se sont illustrés en suite en tant que valeureux guerriers au sein du Parti communiste birman.
Les Pa-O qui sont cultivateurs et éleveurs de buffles, sont également nombreux à Kalaw.
Très présents sur les marchés du lac Inlé, ils portent des vêtements sombres indigo et au turban, le plus souvent jaune ou orange.